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L'autre Europe
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16 juillet 2007

CULTURE- Soirée Bartok à l’institut français de Budapest.

La Hongrie avait décrété l’année 2006 « Année Bartok » mais c’est lundi soir dernier que le compositeur hongrois était mis à l’honneur par l’institut Français de Budapest. Une interprétation de Bartok au violoncelle et au piano, suivi de la projection du film Béla Bartok : l’homme juste, présenté par sa réalisatrice, Emmanuelle Franc, qui nous délivre ce constat : dans la Transylvanie natale du compositeur, la musique magyare vit encore.

clip_image001(photo extraite du film d'Emmanuel Franc, Bartok: l'homme juste) 

Ce film "humble", comme le décrit sa réalisatrice, a pour décor la Transylvanie, où en scientifique de la musique, en ethnomusicologue moderne, Bartok avait entrepris au début du 20è siècle de répertorier les chants traditionnels, d’étudier leur évolution et leur diffusion. Avec pour projet fou de créer une musique hongroise moderne à partir des traditions musicales paysannes, une musique qu’il voulait "spécifiquement hongroise". 

"J’ai vu ce qu’il a vu, j’ai entendu ce qu’il a entendu", E.Franc

Emmanuelle Franc, qui avoue ne pas être musicienne, a rêvé de ce film dix ans avant de pouvoir réaliser "l’aventure un peu folle" de partir sur les traces de Bartok, voir si les musiques qu’il avait répertorié un siècle plus tôt existaient encore. Munie d’un simple lecteur de cd, elle est allée à la rencontre des habitants des petits villages, leur faire écouter les voix de leurs ancêtres enregistrées par Bartok et recueillir leurs réactions. Ce documentaire de 52mn nous fais voir, des paysannes dans leur champ, des costumes traditionnels hongrois, et surtout nous fait entendre, les chants hongrois et roumains de personnes émues par la démarche de la réalisatrice. Car ce film en apporte la preuve, cette musique folklorique ne s’est pas perdue dans le vingtième siècle, elle est encore aujourd’hui transmise aux jeunes générations. "Ce film ne comporte pas l’ombre d’un mensonge. La caméra ne triche pas. J’ai vu ce qu’il a vu, j’ai entendu ce qu’il a entendu."

"Vous nous avez touché au cœur", Une spectatrice émue

Aux nombreux Hongrois venus assister à la projection, la réalisatrice précise avoir toujours eu conscience de faire un film "personnel", "avec naïveté". "Je suis française, pas hongroise, cette culture ne m’appartient pas". Et une spectatrice d’acquiescer "Vu par une Française, c’est différent de ce qu’aurait fait un Hongrois". Les réactions toutes très positives et même émotives du public, pour qui ce film "touche au cœur de la culture magyare" culminent avec l’intervention d’une jeune femme : "J’ai beaucoup de peine pour les gens, pour les enfants des territoires hongrois perdus et j’ai eu des frissons dans le dos en écoutant le chant national de Transylvanie [dans le film] " puis d’entonner un chant traditionnel des Csángós, comme pour faire vivre la culture de ce petit groupe magyar qui survit dans la partie orientale des Carpates. Une superbe preuve de la réussite du film et de la soirée.

Corentin LEOTARD. (www.lepetitjournal.com-Budapest) jeudi Mars 2 Mars 2007

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