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L'autre Europe
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16 juillet 2007

PECS : Echec relatif du référendum contre l’installation d’un radar de l’Otan

Dimanche 4 Mars, les citoyens de Pécs, la cinquième ville du pays, située proche de la frontière croate, étaient appelés à un référendum d’opposition à l’installation d’un radar militaire de l’Otan sur une colline dominant la ville. Il a échoué, faute d’une participation suffisante.

A la question « Etes-vous d’accord pour qu’aucun radar ne soit construit sur la municipalité de Pécs ? », 94% des votants ont répondu Oui. Mais pour que le référendum soit validé, la moitié des 128.000 électeurs de la ville, devait y participer, or seulement 41.158 personnes se sont déplacées pour aller voter. Si le référendum avait été validé, la municipalité de Pécs aurait été obligée, de modifier le plan d’aménagement et de développement de la ville et d’interdire la construction de la station radar sur son territoire imposée par le gouvernement. Obligée par ses propres citoyens ! Le fait est moins anodin qu’il n’y paraît, car dans la démocratie encore très jeune qu’est la Hongrie, il est rare que les ordres viennent du bas et non du pouvoir central.
Le « Mouvement des citoyens pour le Mecsek » (le massif de collines dominant la ville), considère d’ailleurs que le résultat est positif. "Maintenant il ne s’agit plus d’une question législative mais d’une question politique. Nous considérons que le référendum est une réussite, presque 40000 personnes se sont opposées aujourd’hui à ce projet. C’est un argument de poids et nous espérons que la municipalité en tiendra compte."

Un mouvement citoyen inédit à Pécs.

Adhérente à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) depuis 1999, la Hongrie doit être en mesure de contrôler son espace aérien. Pour cela le ministère de la défense a fait construire deux stations radar, financées par l’Otan, à Bekescsaba et Bankut et une troisième doit compléter le dispositif dès 2007, dans le Sud du pays, à Pécs.

Mais voila, les logiques ne sont pas les mêmes aux échelles locales et nationales, et à Pécs, on se soucie légitimement plus des risques sanitaires liés au radar que de stratégie militaire internationale. Le « Mouvement des citoyens pour le Mecsek » est créé à la fin de l’année 2005 pour fédérer tous les opposants au projet et lance une pétition pour forcer à un référendum local. Ces associations, actives depuis trois ans, et qui ont déjà obtenu l’annulation du projet sur un premier site, recueillent 18.000 signatures, bien plus que les 12800 nécessaires, pour l’organisation d’un référendum (10% des électeurs). Ainsi, pour la première fois à Pécs depuis l’instauration de la démocratie, la population s’est opposée légalement à l’Etat et s’est appropriée le pouvoir décisionnel ! Le radar sera finalement installé à Pécs, mais il n’empêche que l’échec du référendum n’est que relatif.

Corentin Léotard (Lepetitjournal-Budapest) jeudi 8 mars 2007

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